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Radio Libertaire

Critique théâtre janvier 2012

 

La vérité !… toute nue ?

Femmes, ne croyez jamais ce que vous dit un homme ! Le matin, votre mari va au bureau, l’après-midi il drague la nouvelle stagiaire, et le soir il rentre, se plaindre de sa dure journée.

Hommes, ne croyez jamais ce que vous dit votre collègue ou confrère ! Quand il vous appelle pour fanfaronner, tous les exploits sexuels dont il se vante sont du pur fantasme !

Oui, le cadre fantasme sur la stagiaire, comme si elle était son jouet. Ca commence chez le chef de service tout à fait insignifiant et vous savez où ça se termine. Tous pareils, jusqu’à Bill Clinton, ou DSK etc.

Mais attention : la femme peut gravir les échelons et la situation va s’inverser, assez brusquement. Elle peut alors avoir envie de se venger. La pièce nous montre tout ça.

Son auteur, Victor Davray, ne prétend à aucun moment que son cadre soit un personnage aussi intriguant que Clinton ou DSK. Et l’acteur, Christian Pommelle, n’en déroge pas. Imperturbable, il reste le même.

Mais face à lui, le jouet, l’adversaire ou l’amoureuse change dans chaque tableau. Il s’agit pourtant d’un spectacle à deux acteurs seulement. Comment ça marche ? Christine Gold jubile dans ses changements de personnages, dans ses transformations et les variations de registre. Car le réalisme n’est pas tout dans cette comédie de mœurs. On passe aussi par des tableaux de film muet ou de revue.

Et on peut rassurer ceux qui pensent, mais pourquoi aller au théâtre, si c’est pour y revoir ce que je vis dans la journée, en leur disant : Allez au théâtre, car c’est fait pour enfin vous amuser de ce qui vous accable du matin au soir.

Mais bien sûr, cette pièce est écrite par un homme et sa plume caresse la femme à sa manière. Si elle était écrite par la stagiaire, le ton serait plus tragique, ou plus révolté. Plus vrai, peut-être. Mais ceci n’est pas un journal d’une femme de chambre. La vérité, ici, ne vient pas toute nue. Elle se drape d’humour et de burlesque. Ainsi parée, elle nous parle comme en paillettes. Bienvenus au cabaret des cadres !

 

Radio Libertaire, 8/1/2012 Thomas de Hambourg - Tempête sur les planches

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